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    L'autodétermination en questions - 28 avril 2023

    En 2015, la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes en situation de handicap entrait en vigueur en Suisse. Pourtant, bien trop souvent, les personnes en situation de handicap se voient privées de leurs droits par excès de «bienveillance» de leur entourage. Si on remettait l’autodétermination au centre de nos pratiques?

    Aujourd’hui, 175 pays dans le monde reconnaissent la Convention relative aux droits des personnes en situation de handicap (CDPH). En 2021, le Valais a même été le premier canton romand à créer une base juridique complète pour la mise en œuvre de la convention.

    Le handicap psychique: moins visible, moins connu, délaissé
    Malheureusement, si nous connaissons bien les difficultés rencontrées par les personnes à mobilité réduite pour accéder aux lieux publics, aux transports en commun ou encore à leur lieu de travail, on parle relativement peu des droits des personnes faisant face à des troubles psychiques: leur handicap est moins visible, et une partie des personnes concernées est institutionnalisées. Lorsque cela arrive, on s’en souvient, à l’image de ce couple qui s’est récemment symboliquement marié, leur curatelle restreignant leur droit à un mariage civil.

    Sexualité, spiritualité, santé, citoyenneté: des droits à préserver
    Notre responsabilité, en tant qu’institution de réhabilitation psychosociale, et de garantir le libre choix des personnes que nous accompagnons, qui font face à des troubles psychiques chroniques. Une liberté qui s’exprime dans tous les domaines de la vie, de la sexualité à la spiritualité, en passant par la citoyenneté ou encore la santé.

    Concept d’accompagnement revu
    Notre concept institutionnel a ainsi été révisé en profondeur afin d’adapter nos postures professionnelles au service des usagers et de leur autodétermination. Un travail inspiré des travaux du professeur Nicolas Franck*, psychiatre français, référence en matière de réhabilitation et Chef du pôle Centre hospitalier le Vinatier à Lyon, établissement phare en psychiatrie et santé mentale.

    *Nicolas Franck est notamment à l’origine de l’ouvrage collaboratif «Traité de réhabilitation psychosociale» (paru en 2018 chez Elsevier), qu’il a coordonné avec plus d’une centaine d’auteurs et qui recense les apports théoriques et pratiques les plus récents en matière de réhabilitation psychosociale.

    Conférence, échanges et table ronde 


    Le 28 avril 2023, à l'occasion de son 50e anniversaire, la Fondation Domus a ouvert le débat et partagé les bonnes pratiques à l'occasion d'une journée consacrée à la réhabilitation et à l'autodétermination à l'Hôtel Vatel à Martigny.

    En matinée, une conférence a été donnée par le professeur Nicolas Franck, chef de pôle au Centre hospitalier rive gauche Le Vinatier, Lyon, établissement référence en matière de santé mentale, créateur du concept de réhabilitation psychosociale.

    Elle a été suivie d'une partie d'échanges autour de deux cas cliniques apportés par les équipes de la fondation.

    L'après-midi, une table ronde autour de l'autodétermination et de la CDPH (Convention de l'ONU relative aux droits des personnes en situation de handicap) a été proposée, avec:

    - Nicolas Franck, chef de pôle au Centre hospitalier rive gauche Le Vinatier, Lyon, établissement référence en matière de santé mentale, créateur du concept de réhabilitation psychosociale
    - Barbara Fontana-Lana, MER à l’Uni de Fribourg, chercheuse et autrice de différents travaux sur l’autodétermination et la participation citoyenne
    - Andrea Ehretsmann, présidente ad interim de l'association Re-Pairs, pair praticienne en santé mentale au HUG, membre de l'équipe du centre de compétence de la pair-aidance Coraasp
    - Gaétan Debons, chef de l’Office de coordination pour les questions dans le domaine du handicap, Etat du Valais
    - Philippe Besse, directeur de la Fondation Domus

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